Le vent s'engouffrait par la porte brisée du chateau d'Arche, les douves remplies de feux et de morts témoignaient de l'assaut brutal qui avait eu lieu ici. Dans la cour gisaient les hommes du seigneur d'Arche ainsi que ce dernier. La sortie désespérée du donjon, après 3 ans de siège, alors que les murs venaient d'être pris par les hommes du Manteau Ecarlate, avait été courageuse mais vaine. Parfois, alors que le vent faiblissait, on entendait un enfant pleurant, Learmil d'Arche pleurait son père Milag d'Arche. Il était sorti après que les hommes de main de la redoutable institution, le Manteau Ecarlate s'en soient retournés satisfaits d'avoir tué celui qui avait osé rejeter leurs demandes.
Tous les garçons nobles de six ans ont une gouvernante et Viniara était celle de Learmil, elle avait beau avoir presque soixante ans c'est pourtant avec célérité qu'elle courut pour rejoindre le petit. Learmil s'accrocha fort au corps de son père quand celle-ci le tira par le bras. Se dégageant il pris la main de son père et y dépsosa un baiser avant de retirer la chevalière aux deux sabres des Arche. La bouche couverte du sang froid des ennemis tombés, il se releva et s'arc-bouta pour essayer de soulever la lourde épée de Milag.
Viniara lui demanda de laisser l'épée, elle eut pour toute réponse un regard déterminé malgré les larmes. Suant de toute ses forces Learmil parvint à hisser debout l'arme ébréchée.
-Bon d'accord! Jeune seigneur, je vais vous aider à la porter pour le moment, mais nous ne devons pas rester là!
-C'est vrai Vin, mais où peut on aller? Père disait que le Manteau Ecarlate était partout maintenant! Qu'on était les derniers!
-C'est peut-être vrai ici, sur le continent Marilien, mais il en existe d'autres, le monde est plus vaste que les cours de géographie qu'a eu le temps de te donner ton père. Mais pour le moment nous devons nous mettre en sécurité, j'ai connu un homme autrefois, il était fort et adroit aux armes... Je l'ai rejeté.
-Pourquoi?
-Ca n'est pas des affaires d'un petit garçon de six ans. J'espère qu'il voudra bien nous recueillir le temps qu'on trouve un bateau. Bon en route, il faudra qu'on se débrouille sur les chemins pour trouver à manger.
Learmil fit un dernier adieu à son père avant de suivre sa gouvernante.
Sujet: Matin de sang. 
Lun 3 Juil à 21:14
