Comme je te l'avais promis Dere, j'ai une critique perso de "Harry Potter et le Prionnier d'Azkaban".
Désolée pour la longueur, mais je voulais essayer de dire un max de truc quand même.
Par contre, ce qui me ferait plaisir, ce serait des avis sur ma critique, parce que c'est la première que je fais en ayant vu le film qu'une fois.
Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban
Critique par Seth
Avant de passer à la critique en elle-même, je dois préciser que je me suis inspirée de quelques commentaires d’Aelane, Dilly et Catia, postés sur le groupe Yahoo! Dementors.
Attention !
Des spoilers (révélations) à propos du contenu du film vont être fait. Si vous n’avez pas encore vu le film et que vous voulez conserver un minimum de suspense, ne lisez pas ce qui va suivre.
Dès le début du film, le changement de réalisateur est plus que flagrant, ce que certains spectateurs pourront reprocher. En effet, on peut remarquer très vite que Cuàron met plus l’accent sur les côtés sombres de l’œuvre ainsi que sur l’humour que Colombus, ce qui peut paraître plus attractif au plus jeune public. Le changement de musique ajoute une note, soit plus légère, soit plus grave, en fonction des évènements. On reconnaît moins le style typique de John Williams, qui ressemblait beaucoup trop aux bandes originales de “Star Wars”. On peut maintenant dire que “Harry Potter” possède sa propre musique, qui n’est plus une simple dérivée de celle des films de Georges Lucas.
Autre changement à noter dans ce film, celui de l’Ennemi. Si Voldemort était mis en avant dans les deux premiers opus, il est remisé au placard (minus les quelques fois où il est cité) au profit des Détraqueurs, les terrifiants gardiens d’Azkaban au baiser mortel. Ils sont l’incarnation même de la peur, et le résultat à l’écran est saisissant. Comme l’a fait remarqué Aelane, le “ballet” de Détraqueurs assiégeant Poudlard est l’un des images les plus impressionnantes du film. Le choix de les faire voler au lieu de les faire “glisser” les rend encore plus effrayant. Pourtant, certains amateurs pourront remarquer leur étrange ressemblance physique avec les Nazgûls de Tolkien.
Plusieurs personnes ont déclaré trouver que le film semblait se dérouler en une seule journée, hors le contraire est clairement constaté par différents moyens mis en place : les changements de saisons sont marqués par le Saule Cogneur perdant ses feuilles ou les retrouvant ; la symbolique de la grande horloge et de ses rouages, notamment à la fin lors du retour dans le passé de Hermione et de Harry, ne peut être ignoré non plus.
La longueur du film, ou son manque de longueur, au choix, est aussi à déplorer. Si, malheureusement, quelques scènes clés du livre ont été raccourcies, voire enlevées, les deux heures passent quand même bien plus rapidement que pour les deux premiers films, qui traînaient en longueur.
Beaucoup se sont plaints du choix de l’acteur qui a remplacé Richard Harris, Michael Gambon, en particulier à cause du manque de malice typiquement dumbledorienne dans ses yeux, ou de son attitude bien moins paternelle envers les élèves. Néanmoins, il fait partie des personnes mettant en avant le côté sombre des livres, surtout grâce à son discours pour le moins grave mais plein d’espoir (la métaphore de la nuit a été appréciée par un bon nombre de spectateurs) au moment de l’arrivée de nos jeunes héros au collège de Poudlard. Il ne faut pas oublier que plus les intrigues de la collection des “Harry Potter” se mettent en place, plus l’ambiance devient lourde, voire pesante. C’est d’ailleurs pour cela que les traits d’humour de J.K. Rowling ne sont pas à ignorer, car ils nous rappellent que nous avons affaire à des enfants entrant à peine dans l’adolescence et ils mettent un peu de douceur dans ce monde de brutes.
Un bon nombre de lecteurs (et en particulier des lectrices) ont été déçus par le choix de Gary Oldman pour interpréter le rôle de Sirius Black. J’avoue l’avoir été aussi, avant de voir le film, tout comme pour le choix de David Thewlis pour le rôle de Remus Lupin. Mon avis a totalement changé pendant la projection. Leurs interprétations de ses deux personnages, bien qu’assez personnelles, permettent de mettre en avant certains points de leurs caractères respectifs, même si elles en occultent d’autres. Par exemple, le côté calme, doux et rieur de Remus Lupin est mis en évidence, mais sa timidité a été effacée. Et, allez savoir pourquoi, mais j’ai trouvé que le phonographe collait parfaitement à l’idée que je me faisais du personnage !
Gary Oldman joue à la perfection un Sirius Black habité par la folie de la vengeance et échappé d’Azkaban (jetez donc un coup d’œil à sa dentition et vous aurez un exemple de l’état de dégradation qu’entraîne un emprisonnement de douze ans à Azkaban).
Parmi les scènes décevantes du film, celle de la Cabane Hurlante est en première position, en particulier pour son manque de contenant et le mauvais jeu de certains acteurs. Par exemple, la prestation d’Emma Watson quand elle accuse Lupin de traîtrise laisse grandement à désirer. Mais le plus grand manquement reste quand même le peu d’informations dévoilées. La relation entre Sirius et Remus est claire, mais celle qui les unie à Peter et James reste un peu flou. Il aurait été important de signaler à ce moment-là qui étaient les Maraudeurs, et le lien entre eux et la carte auraient alors parut plus évidente. Après tout, ça aurait été le seul moyen de montrer pourquoi Sirius et Remus savaient que la carte ne se trompe jamais. Aelane l’a signalée : “l’intrigue est recentrée sur le trio”, mettant injustement de côté aussi bien les relations entre adultes que celles entre Maisons. Quant à l’entrée de Severus Rogue et sa prestation, elle laisse un arrière-goût amer et frise même le ridicule ! Il n’y a qu’en ayant lu les livres que l’on peut savoir quel est le lien entre lui et les deux comparses de Gryffondor, pourquoi il les hait autant. Une ou deux scènes mettant également en avant le dégoût de Rogue pour Lupin n’auraient pas été de trop non plus. Pour en revenir au passage dans la Cabane Hurlante, Catia a fait remarqué que “le chaos émotionnel d’Harry” n’est assez visible. Il est vrai qu’il change radicalement de comportement envers Sirius, alors qu’il est l’assassin présumé de ses parents, et ça laisse songeur.
En bref, comme l’a dit Dilly, “la scène de la cabane hurlante est devenue une sorte d'illustration résumé” dans lequel il manque beaucoup d’informations.
Il y a des nombreux détails que ceux qui n’ont pas lu le livre n’auront peut-être pas compris : le chien que Harry voit au début du film dans la rue n’est autre que Sirius sous sa forme d’Animagus. Et pendant le match de Quidditch, vous pouvez remarquer d’un nuage prend l’apparence approximative d’une tête de chien. C’est encore une fois Sirius.
Décevant également d’apprendre bien avant la scène de la cabane Hurlante que Peter Pettigrow était en vie, car ça enlève tout de suite une bonne dose de suspense. Et j’avoue sincèrement avoir été un peu déçu de la légèreté de la blessure de Ron, qui, rappelons le, est censé de se retrouver avec une jambe cassée.
Dans la même veine, on peut déplorer le rôle casi inexistant de Pattenrond, qui est censé aider Sirius Black à entrer dans le château.
Pour ne pas rester sur une note négative, il faut préciser que la scène du Retourneur de Temps est grandiose. On remarque alors tous les petits détails qui nous paraissent étranges : le craquement de la branche devant la cabane de Hagrid, le cri de la pseudo louve garou, etc... Ajoutez à cela la symbolique du temps qui passe grâce à la grande horloge et ses rouages, et j’aurais tout dit.
Quant au retour du vrai Dumbledore, malicieux à souhait, dans l’infirmerie, il est plus qu’apprécié. J’ai particulièrement aimé le moment où il tapote le pied de Ron... Moi sadique ?
Un autre passage a été principalement apprécié : celle où Sirius se jette sur Remus pour le calmer. Cette scène est lourde de sens ; elle montre bien que l’amitié qui unit les deux hommes est toujours la même malgré les années de séparation. Elle prouve également que Sirius est prêt à tout pour soulager Remus de la douleur de la transformation. Le fait, en plus, qu’il se bat sous sa forme d’Animagus contre le loup-garou montre aussi qu’il tient à Harry. En tout cas assez pour qu’il prenne le risque de se faire tuer pour le sauver, lui, ses amis, et Rogue.
A noter aussi, les magnifiques effets spéciaux, surtout ceux concernant Buck l’hippogriffe, utilisés tout au long du film sans trop d’excès, et qui ajoutent à l’atmosphère magique de “Harry Potter”.
Pour conclure, je reprendrais un passage d’une critique d’Aelane qui illustre bien la raison pour laquelle j’ai préféré le troisième film aux deux premiers : “je préfère une "vraie" adaptation comme celle-ci qui donne un bon film (même si une adaptation trahit toujours) qu'une copie délavée des livres comme les deux précédents films”.
The end